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Portrait
 

La beauté tchadienne en compétition ,la 1ère et réelle Miss couronnée au Tchad

Lorsqu'on évoque l'Afrique aux défilés de mode internationaux, on pense à la Côte d'Ivoire, l'Angola le Nigeria l'Ethiopie etc. mais rarement le Tchad. La barrière est désormais brisée. Le Tchad a sa Miss nationale qui compétitionne sur le plan mondial.

Belle et douce et intello, Aché Myriam Commelin est la Miss Tchad 2005, Miss Chad Earth 2004. Organisé l'Hôtel Méridien Chari ce concours Miss 2005 est le plus grand du genre au Tchad qui permis à la Miss nationale de participer au coucous international de Miss EARTH à Manille aux Philippines. Le concours Miss Earth (Miss Terre en Français) est une compétition d'envergure mondial au même titre que Miss monde et autres. Elue Miss nationale devant une vingtaine de concurrentes non moins belles, Myriam aura droit à une cérémonie officielle de couronnement et de remise de cadeau par la Première Dame du pays d'ici fin avril. La miss sera ainsi présentée à la presse tchadienne par les ministères de la Culture et celui du Tourisme.

Couronne à la tête, la reine se lancera à la conquête du monde. Déjà, elle se prépare pour les futures compétitions internationales dont le concours Miss Monde en septembre. Le lieu de déroulement n'est pas encore déterminé. Elle se rendra aussi en décembre en Thaïlande pour un grand défilé. En février dernier, la beauté tchadienne devait se confronter aux autres créatures du monde au concours Miss Tourism Word au Zimbabwe, mais, tombée malade à deux jours du départ, Myriam n'a pu faire le déplacement. Ce qui lui laisse un goût bien amer et prive le Tchad d'un éventuel couronnement. Mais ce n'est qu'une partie remise. Les occasions futures ne manquent pas et la miss nationale est encore loin de l'age de la retraite.

24 ans, Assistance de bureau du PDG de Toumai Air Tchad, Myriam n'a pas attendu l'age majeur pour entrer dans le monde de la mode Dès l'age de 14 ans déjà, la fille qui vivait avec ses parents en France participa concours Mannequin d'un jour de Picardie. C'est alors que commence son défilé dans l'univers de la beauté publique et de la concurrence entre plus belles filles de la terre. Ayant fait ses études au Tchad, en France où elle a obtenu son bac, au Cameroun, et en Angleterre, elle développé un forte ouverture culturelle, intellectuelle et linguistique recommandée dans le domaine. Elle s'est lancée avec passion dans le mannequinât multipliant des compétitions avec des grands stylistes africains européens de renommée internationale. Son répertoire évoque de grands noms comme Alphadi, Katherine PRADEAU, Pathéo, St Laurent, Christian Lacroix, Collé Sow, Gilles Touré , Nawal El- Assad, Michael Krâ Paul Hervé Elizabeth, Emmanuel Ungaro etc. Première tchadienne Top Model international, la belle fille du Tchad doit son titre et son riche parcours à sa passion et son engagement pour la mode.  Plus qu'un simple plaisir de défiler pour nourrir les yeux de galants,  «  la mode est ma passion », dit elle.  « Je voudrais que le monde sache que la femme tchadienne est belle et montrer cette beauté, la faire reconnaître par des jury internationaux c'est un honneur pour la femme tchadienne  ». O. Aguid qui la connaît depuis l'école primaire de Béguinage dit d'elle qu'elle ne jurait que par la mode.  «  Tout ce dont elle rêvait, c'est  une mannequin internationale  » révèle t-il.

Myriam nourrit le rêve de voir d'autres tchadiennes s'imposer sur la scène internationale. Pour atteindre ce but qui lui tien à cœur, elle a fondé une agence de mannequinât dénommé KOUFRA International Model Agency à N'Djamena. Elle invite les jeunes filles du Tchad et les sponsors à se joindre à elle pour que la beauté tchadienne gagne des couronnes.

MINI-MINI Médard

 

28-09-04 En visite au Tchad dans le cadre d’un séjour de recherche, notre confrère Moustapha Abakar Malloumi a suscité l’intérêt d’un grand journal de la place. Le quotidien LE PROGRES retrace dans ses colonnes du 15 avril 2004 le parcours de combattant très passionnant de notre confrère. Nous avons le plaisir de vous reproduire cet article sous notre rubrique PORTRAIT.
  
Portrait
 PROGRES N° 1460, du jeudi 15 avril 2004. 
Malloumi change de cap 
Après l'obtention de trois certificats en rédaction, journalisme et relations publiques au Canada (ce qu'il appelle bac en communication), Moustapha Abakar Malloumi, anciennement journaliste au Progrès et à la RNT, change complètement de cap dans son cursus. Inscrit à l'université de Montréal, il prépare aujourd'hui un diplôme de Masters en études internationales (option développement international), équivalent au Diplôme d'Études Approfondies (DEA). Il se trouve à Ndjaména depuis le mois de mars pour faire des recherches et soutenir son mémoire. Le thème de son mémoire est "Coopération sous-régionale et la gestion durable des eaux du lac Tchad". Il mettra quatre mois pour ses recherches. Pourtant, dès le bas âge, M.Moustapha Abakar Malloumi était plutôt intéressé par le journalisme.
Tout semblait prédestiner ce jeune Tchadien au journalisme, du moins à la communication. Déjà en classe de 5ème, il participait à l'émission Tour des stades de la RNT. Avec le temps, il a aussi animé plusieurs émissions à la RNT et à la Télé-Tchad notamment Al-Iftah ou Connaissance de l'Islam, Sahibi Club et Tribune des jeunes. Il deviendra par la suite présentateur de nouvelles à la RNT. Il était dans la même période, reporter au journal LE PROGRÈS, en 1998 et suivait des cours à la Chambre de commerce. Parallèlement, il avait écrit plusieurs pièces de théâtre. Pendant qu'il préparait son baccalauréat à Abéché en 1995, Malloumi, comme l'appellent simplement ses amis, passait un stage à Radio Abéché. En escale en France, à son retour de Taiwan, où il avait bénéficié d'un séjour, il a été l'invité de RFI en septembre 1998. Juste une année après, c'est à dire en 1999, Moustapha Abakar Malloumi a quitté le Tchad pour les États Unis d'Amérique (USA), pour ensuite se trouver au Canada. En 2001, il participait à la mise en onde de Radio-jeunesse, une station montée à l'occasion des 4e jeux de la francophonie à Ottawa. A Montréal, il bénéficiait, en 2002, d'un stage à Radio-Canada International où l'année suivante il sera embauché en qualité de rédacteur jusqu'au mois de septembre. Date à partir de laquelle il retournera aux études pour compléter son programme de Masters. Il revient, aujourd'hui au Tchad pour fouiller dans la gestion sous-régionale des eaux du Lac.
Mahamat Hassan A.

 

22/08/03 Abba Kaka Tchari
Le crieur public de la capitale. Il a connu 18 maires et serré la main de Malraux

Malgré la mode de la radio et de la télévision, N'Djaména a toujours son crieur public. Il y a une semaine à peine, le tam-tam en bandoulière, Abba Kaka a annoncé un communiqué du maire. Il a fait, sur sa bicyclette, le tour de certains sites annonçant aux populations l'interdiction de rester dans les jardins publics. Le crieur est un agent de la mairie, mais il est aussi sollicité par les arrondissements. Ces derniers paient 2.000 Fcfa par message.

Chétif et très fatigué, le crieur public tient toujours tête à la rude concurrence des médias. «Je suis le père de la radio. Quand j'annonçais les messages officiels, la radio n'était pas encore née au Tchad», se vante-t-il.
 
 Né vers 1921 à Mani, M. Abba Kaka Tchari a embrassé son métier de crieur public en 1957.  À l'époque, avec l'argent qu'il gagnait, il avait un standing très enviable. «Je vivais très bien, puisque je gagnais 4.000 F cfa par mois. Et puis je reçois par annonce 225 F, s'il s'agit d'une perte d'enfant et 2.000 à 3.000 Fcfa si c'était une vente aux enchères», se rappelle-t-il.
 
Le niveau de vie s'élevant, Abba Kaka parvient difficilement à subvenir aux besoins de sa famille avec un salaire actuel en deçà du SMIG (25.000 F CFA). Il est marié et père de quatre enfants. Comme la concurrence des médias s'avère rude, M. Kaka a préféré cumuler deux fonctions pour mieux renforcer la pérennité de son métier de crieur public. Il est à la fois planton et crieur à la mairie.

 Le crieur public annonce les messages officiels et les avis de perte d'enfant, de Vente aux enchères, de saisie d'objets sur des voleurs. Il diffuse ces communiqués au moyen d’un tam-tam. Il fait le tour des quartiers à pied, sur une bicyclette ou en voiture.
 M. Kaka a trouvé cet emploi à la mairie grâce à Alhadj Mahamat Anné, le premier crieur public tchadien. Voulant effectuer le pèlerinage à La Mecque, son prédécesseur est allé s'ouvrir à son chef de race Borno Mallah Mamadou de son intention de se faire remplacer par M Abba Kaka. Ainsi, Abba exerce son premier métier. Le premier communiqué qu'il diffuse annonce une campagne de vaccination à Farcha, un quartier périphérique de N’djaména. Mais le jeune Abba Kaka ne pourra durer dans sa fonction. Pour des raisons politiques, le maire de l'époque, M. Jean Baptiste, le renvoie. Le crieur trouve la décision injuste, puisqu'il dit n'appartenir à aucune formation politique. «D'ailleurs, même pour les consultations populaires, je n’ai voté que pour mon tam-tam », dit-il avec humour. Il faudra par la suite, l'intervention de Bechir Sow, une autorité dans le temps, pour qu'il retrouve son emploi.
La nostalgie…
Le crieur public aime beaucoup raconter son passé. « Avant, on était à l'aise, c'est parce que c'était le temps des blancs. Maintenant avec les noirs, les Tchadiens...». Il se sent un peu gêné par la présence du personnel de la mairie; il regarde autour de lui et ajoute : « mon fils il y a des choses qu'on ne peut pas comparer. La vie d'avant n'est pas la même que celle de maintenant. Et même moi que tu vois diffère de celui que j'étais».
  À l'époque, il fait son travail à vélo mais quelque fois on le fait circuler en voiture. «Les gens viennent me chercher à la maison et on est même bien habillé avec des bottes neuves». Puis il se regarde les pieds. « Voilà, j'ai maintenant des sandalettes».
 Abba Kaka se montre très actif aussi bien dans sa fonction de planton que dans son métier de crieur public. Il croit toujours à la nécessité de son métier. Il le trouve incontournable tant que les gens vivent. C'est pourquoi il songe maintenant à préparer quelqu'un pour sa relève. «Je suis entrain de préparer mon successeur. Il s'appelle Moussa Mataye. Je l'ai un peu  initié à la chose».
Abba Kaka se dit très marqué par deux circonstances: le jour de l'indépendance puisque c'est lui qui a rassemblé la population à la place de l'indépendance et une main qu'il a serrée ce jour. C'est celle de M. Malraux, l'émissaire du président français, qui l'a félicité. Le crieur public réclame aujourd'hui le titre de doyen de la mairie. Il a servi sous dix-huit maires de la ville de N'Djaména.
 
         Moustapha Abakar Malloumi

 

 

19/06/03  L'aveugle qui voit plus que les yeux

Il a 22 ans. Il réside à N'Djamena, capitale du Tchad. Son nom de guerre : « provocateur d'art ». Béral Mbaikoubou est un jeune dont le parcours singulier présente une belle page d'une jeunesse francophone qui sait s'ouvrir et conquérir son avenir en dépit des difficultés, même profondes.

 
« Que ces fous là cessent ! Mon cour ne fait que pleurer ! » La voix qui chante ces mots est lyrique et sévère. C'est celle d'un artiste déterminé : Béral Mbaïkoubou, « le provocateur d'art ». Accroché, le public le regarde fasciné. Lui, guitare à la main, la face tournée vers le ciel, ne voit pas tous ces gens qui l'admirent. Il les sent et parle à leur cour. A la fin du concert, une jeune fille écrase une larme. Musicien solitaire, Béral incarne la voix des sans voix. Usant d'un humour
poétique et d'une ironie passionnelle, il fustige avec virulence, toutes les ordures de la société. Son ambition : « abattre l'absurde et démolir le paradis d'enfer que vit la jeunesse tchadienne» Fort de sa conviction, il n'obéit qu'à la voix de son cour : « De tout thème qui me toucherait, je jure de traiter, et dans la stricte vérité dont seul mon intérieur est maître » proclame-t-il. Comme genre musical, il choisit le classique français, focalisé sur la valse, le tango et le twist. En l'écoutant, on croirait entendre le Français Georges Brassens ou le Camerounais Cyril Efala. De
l'hymne à ma guitare à Sens interdit en passant par Ce monde qui bouge, Entre le Diable et Dieu, Des fous , Des cons, Zut mesdames, Bravo misère , Une seule balle , Médecine qui tue, Francophonie ., il a composé 67 chansons, toutes en français. Passionné de la langue française, il la trouve très précise avec sa diversité lexicale où l'on trouve toujours le mot exact pour
exprimer ce que l'on ressent au plus profond de soi. On frissonne en écoutant les chansons de Béral. «Il diffuse une sorte d'électricité qui électrocute les auditeurs» constate Modilé Belrangar, animateur à FM Liberté. Plusieurs fois interviewé, il ne se plait à chanter en direct pour le grand
bonheur des auditeurs. Ses fans, nombreux à travers la ville le sollicitent souvent pour enregistrer ses chansons. Mais aucune de ses cassettes ne sort d'un studio moderne faute de maison d'enregistrement au Tchad. Son manager LABE Ricardo se débat pour lui ouvrir une porte de production internationale.

Un écrivain précoce

« Musicien surdoué » selon son manager, Béral est aussi un écrivain de talent. Il se sent aussi bien à l'aise dans les vers que dans la prose. Béral quatre essais philosophiques : Aptitude de la Taison Tyrannique(ART), Sacrée trahison, Luminosité ténébreuse, Voile du dilemme et d'un recueil de nouvelles : Parallèles. Un des animateurs du Salon des belles lettres Renaud DINGUEMNAIAL, dit de lui qu' « il est un écrivain précoce dont les écrits surprennent par leur densité et surtout par leur profondeur ». L'écrivain humaniste, Ali Abderamane Haggar s'est quant à lui écrié :« Béral, il est légendaire.» tout jeune Deux de ses écrits se trouvent entre les mains du comité de lecture des éditions Sao. Pour atteindre ce niveau qui impose le respect, Béral ne possède pourtant pas tous ses sens. Aveugle depuis sa prime enfance, il se nourrit de ce qui l'entoure et des conversations avec des amis pour alimenter son inspiration plutôt féconde.

Un parcours singulier

Né le 16 Avril 1981 sous le soleil tropical de N'Djamena, Béral Mbaïkoubou est atteint par la varicelle à l'âge de trois ans. Paniqués, les parents lui administrent un cocktail de produits pharmaceutiques et traditionnels. Ce mélange de médicaments lui a sauvé la vie, mais lui a coûté la vue. Les parents ne perdent pas pour autant l'espoir. Avec amour, ils lui inculquent une éducation de combattant. L'enfant n'a point eu à se languir. Il a grandi avec fierté au milieu de ses deux grands frères et sa sour aînée. « Bruyant, curieux taquin et peut être même trop agité, j'ai eu une enfance heureuse noyée dans la grande affection de ma famille » se souvient -il. A sept ans, Béral qui ne se rappelle jamais avoir vu un jour, ne comprenait pas pourquoi on le retenait à la maison alors que ses frères et sour allaient à l'école. il pleurait alors à chaude larmes. Repéré par le Père Baker de la mission catholique, il est accueilli au Centre de Ressource de Jeunes Aveugles. Il intègre ainsi une nouvelle famille dont chaque membre vient d'un groupe ethnique et religieux différents. Cette diversité, Béral la considère aujourd'hui comme la source de sa richesse culturelle. « Cet élanà changer, à abandonner une partie de ses bases culturelles pour aller vers l'autre a créé en moi une autre culture très évolutive » soutient-il. Il se familiarise aussi l'écriture braille, la menuiserie, le piano et surtout la guitare qu'il épouse avec amour. A neuf ans, le petit non-voyant entre à l'école. Il étudie avec des enfants claire-voyants jusqu'à l'obtention du bac A4 en 2002. Malgré son handicap, « Béral n'a occupé que des meilleures places aux examens » révèle Altengar Bedaye, son professeur de philosophie. En classe, Béral prend ses cours en braille. Pour se faire lire par ses professeurs, il transcrit lui-même ses textes en machine dactylographique qu'il manipule à merveille. Pour se cultiver, il se fait lire les ouvrages par des amis et ses encadreurs. D'uneécoute particulière, le jeune aveugle retient ainsi l'essentiel des livres
aussi volumineux soient-ils. Face au mépris et certains préjugés à son égard, le jeune aveugle est serein et sans complexe. Il tient cette attitude de sa mère : « Elle m'a appris à me foutre de tout mépris. Elle m'a donné un sens tel que j'ai une jouissance quand je sens qu'on voit autre chose que ce que je suis»,lui reconnaît-il. Premier bachelier non-voyant au Tchad, Béral en entrant dans la salle d'examen, s'est senti investi d'une mission : celle « d'ouvrir la porte à ceux qui suivent ou la laisser fermée sur tout le monde »

Francophonie, et l'avenir s'ouvre

Alors qu'il préparait le bac, Béral participe à un concours international de dissertation philosophique sur le thème de «paix, démocratie et développement ». Organisé par la Francophonie ce concours a vu la participation de jeunes de 15 pays d'Afrique centrale et d'Océan indien. Béral a pu parvenir à l'étape finale. A la phase orale, le jeune penseur a répondu à la question de savoir si, face à un régime dictatorial, il était justifié d'utiliser la rébellion comme moyen de changement. Fidèle à son franc parler Béral a répondu par l'affirmative : « Face à ce régime, si on se plait à s'enfoncer dans le labyrinthe de démonstration démocratique, ce serait palabrer sur la 25e heure. Pour se faire entendre par le dictateur, il faut s'installer dans son langage. Et ce langage, c'est malheureusement la violence », conclut-il. Convaincu, le jury l'a déclaré premier du concours avec la note de 17/20. Le 21 mars 2003 à Libreville(Gabon), en présence du Secrétaire Général de la Francophonie M. Abdou Diouf, Beral a reçu un ordinateur et surtout la promesse d'une bourse d'études de sept ans en sciences politiques à Paris. Comme quoi, le jeune aveugle par son regard qui porte plus loin que les yeux, voyait venir cet exploit. Quatre mois au paravent, il déclarait : « sans la Francophonie, je ne serai qu'un pauvre petit aveugle perdu dans un coin de l'anonymat »

Mini-Mini Médard   


PORTRAIT :
Béchir Abdelkerim Abdrahmane,alias kumar, apprend la langue hindou à travers les films et rêve de devenir cinéaste
 
"Mei docter hou  magar bagawan ne hi», cette phrase d'une scène de film hindou traduite en français donne : «je suis un docteur et non un Dieu ». C’est la réponse d’un médecin à une femme dont le mari est à l'agonie. Ainsi raconte Béchir Abdelkrim Abderamane, un jeune tchadien, fan de films hindou. A force de les regarder, il parle Urdu avec une impressionnante aisance. Né en1976, Béchir a commencé à fréquenter les vidéo clubs dès l'âge de six ans. "Quand on se retrouve au carrefour, on ne parle que des films. Nos débats et causeries tournent essentiellement autour des films", dit-il. Tous les jours qui passent, le jeune tchadien enregistre un nouveau film. Certains jeunes viennent le consulter pour l'explication d'une histoire de film incomprise. Cela a donné plus de plaisir à au jeune homme pour persévérer dans sa fréquentation des salles de cinéma et les vidéos clubs. Ce hobby a eu des répercussions sur ses études. « À côté de mon école Chouhada, il y avait un vidéo club. On sèche les cours pour aller suivre les films».
Si Béchir aime tant les films hindou, c'est parce qu'ils relatent des histoires qui ressemblent aux réalités tchadiennes. La connaissance de la langue Urdu lui permet d'appréhender les problèmes de la société indienne, de comprendre la politique et d’anticiper sur les événements. "Depuis longtemps, j’ai compris comment se font les élections, comment est organisée une assemblée nationale. Quand en 1990 on parlait des élections présidentielles et législatives au Tchad, j'en avais déjà une certaine notion», confie-t-il.
Le jeune N’djaménois a compris aussi comment les scénarios des films sont écrits. II rêve d'ailleurs de devenir cinéaste. Il est aux aguets de toute opportunité pour réaliser son rêve. Pour Béchir, les histoires des films sont une référence dans sa vie. "Chaque fois que je rencontre des problèmes. je trouve des situations similaires dans les films avec les solutions qui leur ont été appliquées », affirme-t-il.
 Un club de mordus de Urdu.
 Malgré qu'il ait consacré toute son enfance à regarder les films hindous, le jeune Kumar continue toujours à manifester sa dévotion pour la culture indienne. Dans les films, ce qui l'a toujours impressionné, ce sont les chansons et les dialogues. Exemple d'une citation qui l'a marqué. "Avant sa naissance, il se trouve dans mes entrailles, après sa naissance, je le porte au cœur», répond ainsi une mère à la question d'un policier à la recherche d'un fugitif qui n'est autre que son fils, raconte Béchir. Quelque fois, il adapte dans ses interventions avec les amis les dialogues entendus dans les films. "Je n'ai pas regretté le temps que j'ai consacré aux films. Parce qu'aujourd'hui, dans les conversations, mes interventions sont, très remarquées».
Souriant mais timide, il prend toujours son temps avant de prononcer un mot. Ce sont là, peut-être des atouts qui lui ont dévoilé le secret d'Urdu.  Avide de nouvelles connaissances, Béchir Abdelkerim Abdrahmane se range du côté des jeunes qui vont à la rencontre des langues étrangères. Pour lui, apprendre une langue est toujours un plus. Cet exercice exige certes un peu d'efforts mais ce n'est pas difficile, moins encore la langue Urdu. Il suffit d'afficher une bonne volonté, déclare le jeune Kumar. "Il faut beaucoup suivre les films hindous et s'y intéresser, le reste viendra tout seul»
Il est également membre d'un club dénommé «Yarana» (amitié) qui regroupe des jeunes parlant cette langue asiatique. Créé en 1994, le club facilite les rapports entre les fans des films hindous. "Entre nous au club on ne parle que la langue Urdu», dit-il. C'est un cadre où les membres en mal d'occupation viennent se ressourcer. Les membres du club ont assuré l'interprétariat à la délégation médicale pakistanaise de passage à N'Djamena en 1996.
Moustapha Abakar Malloumi

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